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Photo : ResoneTIC / CC0 1.0

On le sait : un modèle diesel est plus cher à l’achat, mais moins cher à la pompe.

Ainsi, si on roule beaucoup, on aura rapidement amorti le surcoût d’acquisition du diesel.

Et si on roule peu, on risque de ne jamais l’amortir.

 

 

Alors la question que tout le monde se pose avant de changer de véhicule :

 

 À partir de combien de kilomètres (parcourus par an) faut-il choisir le modèle diesel ?

 

Les calculs sont plutôt simples, néanmoins les paramètres à prendre en compte sont un peu trop nombreux pour faire l’économie d’un tableur.

Pour répondre à cette question, j’en ai construit un que vous pouvez télécharger au 8/, sur cette page : http://www.la-boite-a-finances.com/calculettes-financieres

Comment fonctionne un tableur ?

 

Un tableur est constitué d’une ou plusieurs feuilles de calcul (ici, il y en a 5).
Ces feuilles supportent chacune un tableau.
Chaque cases des tableaux sont appelées « cellules ».

On peut remplir chaque cellules, soit de texte (lettres et/ou chiffres), soit de calculs.

S’il s’agit d’un calcul, la cellule va afficher le résultat du calcul.

Ce calcul sera effectué à partir des données affichées dans d’autres cellules (données remplies ou résultat du calcul dans cette autre cellule).

En cliquant sur une cellule de calcul, on voit s’afficher dans le champs au dessus, le calcul en question. Ce qui permets de vérifier et comprendre comment est construit le tableur.

 

Comment utiliser ce tableur ?

 

Sur le présent tableur, j’ai protégé toutes les cellules de manière à ce que le tableau ne puisse pas être modifié par l’utilisateur (afin de ne pas détériorer le tableur).

Cependant, je n’ai pas protégé les 22 cellules de données à remplir pour que chaque utilisateur puisse faire varier les paramètres en fonction :

  • des modèles de véhicules qu’il choisit ;
  • de l’utilisation qu’il pense en faire ;
  • des évolutions qu’il envisage (prix des carburants, coûts en tout genre, inflation… )

Ces 22 cellules sont celles de couleur dans la colonne C de la 1ère page, « Données ».

VOTRE RÔLE EST DONC DE FAIRE VARIER CES PARAMÈTRES.

 

En général, nous sommes assez fixés sur tous les paramètres, sauf le nombre de kilomètres que nous allons parcourir tous les ans.
C’est d’ailleurs, souvent ce que nous cherchons.
Je vous conseille donc de définir en premier tous les paramètres, puis de faire varier les kilomètres parcourus par ans de manière à obtenir des écarts financiers entre l’essence et le diesel, les plus petits possibles.
De la sorte, vous obtiendrez une valeur très proche du nombre de kilomètres parcourus par an au delà desquels il est plus intéressant d’acheter le modèle diesel.

 

Pourquoi le tableur donne t-il un résultat financier plutôt que le nombre limite de kilomètres parcourus par an ?

 

Le tableur pourrait être conçu pour cela, mais il serait beaucoup plus compliqué à réaliser.
De plus, cette limite est un peu floue car elle est fonction dans une moindre mesure de la durée de détention du véhicule, ce qui n’est pas opportun.
Enfin, obtenir un résultat financier permet d’appréhender l’impact des différents paramètres.

Un résultat financier permet aussi d’être mis en balance avec les arguments non financiers de ces deux options.
En effet, on peut, par exemple, préférer l’agrément de conduire une essence, même si cela coûte 300 €/an de plus le diesel.

 

Pourquoi ce tableur est construit de la sorte ?

 

Dans mon métier, je ne connais qu’une seule manière de comparer différentes options : le calcul des flux financiers de chaque option (ici : essence et diesel) pour chaque période (ici : par années).

Au final, je n’obtiens pas une seule réponse, mais une réponse par année.

AINSI, LA RÉPONSE VARIE EN FONCTION DES PARAMÈTRES QUE VOUS REMPLISSEZ, MAIS AUSSI DE LA DURÉE DE DÉTENTION ENVISAGÉE DE VOTRE VÉHICULE.

 

Pourquoi sur 20 ans ?

 

Le fait qu’aujourd’hui, peu de véhicules dépassent l’âge de 20 ans pourrait être une raison.
Cependant la raison principale est que le résultat s’inverse difficilement au bout de quelques années.
Faites l’essaie avec le tableur.

 

Pourquoi tenir compte de tous ces paramètres ?

 

Parce que ce sont l’ensemble de ces paramètres qui permettent d’obtenir un résultat proche de la vérité.

Je dis « proche de la vérité » car on ne peut qu’estimer l’évolution dans le temps de ces paramètres.
Nul ne connaît l’avenir.

Vous remarquerez, en les faisant varier dans le tableur, que tous ces paramètres ont une influence sur le résultat.

Ainsi, si vous trouvez des calculateurs avec moins de paramètres à renseigner, méfiez-vous et posez-vous la question de savoir de quoi ils ont tenu compte.

 

Pourquoi choisir entre Citadine et Berline ?

 

Parce que sur les cotes (Argus, La centrale… ) la valeur du véhicule est calculée en fonction d’un nombre de kilomètres parcourus par an standard.
Et ce standard n’est pas le même pour une citadine que pour une berline.
Il existe un écart de 2000 km/an.

 

Pourquoi est-il tenu compte de la cote ?

 

Parce qu’il est tenu compte de la valeur à tout moment du véhicule.
C’est à dire du prix que vous pourriez en tirer si vous le revendiez.

Le modèle diesel se paye plus cher, mais conserve plus de valeur en cas de revente, ce qui rétablit un peu d’équilibre financier en faveur du diesel.

De plus, le standard de kilomètres parcourus tous les ans pour le calcul de la cote est plus favorable au diesel qui est censé effectué 5000 km/an de plus que l’essence.

De par ce fait, pour un même nombre de kilomètres parcourus, un modèle diesel décote moins vite que celui essence.

 

Comment est calculée la cote ?

 

Tout simplement en retirant 20 % de la valeur du véhicule tous les ans.

Ces 20 % sont très proches des cotes des quelques véhicule courants que j’ai étudié sur La centrale.

 

20 % sur le neuf, comme sur l’ancien ?

 

Oui, sur les deux.

La constance de ce taux vient tordre le coup de l’idée reçue qu’on perd plus d’argent en achetant un véhicule neuf.

En effet, qu’on achète à 20 000 € un véhicule neuf ou un véhicule d’occasion, l’année suivante, les deux véhicules auront perdu 20 % de 20 000 €.

Ils ne vaudront plus que 16 000 € à la revente.

Cependant, à budget constant, avec l’occasion, on disposera d’un véhicule plus haut de gamme, mais en même temps plus usé qu’un neuf.

Bien sûr, en valeur, la décote est bien plus forte les premières années (20 000 € neuf, 16 000 € 1 an plus tard, 12 800 € à 2 ans, 10 240 € à 3 ans… ).

Et en privilégiant un véhicule de 3 ans, on le paye presque la moité de son prix neuf.

Mais cela reste toujours -20 %/an.

 

Pourquoi ne pas proposer un pilotage plus fin de l’évolution de la cote ?

 

Parce que l’évolution de la cote n’est pas un paramètre des plus influant dans ce calcul.
De plus, la cote peut subir l’influence d’éléments extérieures que l’on peut difficilement anticiper, tel que la crise actuelle qui a tendance à amplifier la décote des véhicules haut de gamme.

 

Et si je pense parcourir plus de kilomètres qu’il n’est prévu pour établir la cote ?

 

Cela est pris en compte dans les calcul.
Si vous envisagez de parcourir plus de kilomètres que 15000 km/an pour une citadine essence, 20000 km/an pour une diesel, 17000 km/an pour une berline essence ou 22000 km/an pour cette dernière en version diesel, la valeur de véhicule perdra plus rapidement de la valeur.
Si au contraire, vous penser rouler moins, il en perdra moins vite.

 

Cette correction en fonction des kilomètres parcourus n’est qu’à moitié de la proportion de kilomètres en plus ou en moins par rapport à la cote.
En effet, si l’on considère un véhicule de 12 ans qui aurait roulé comme un véhicule de 6 ans, le calcul ne ramène pas sa valeur à celle du véhicule de 6 ans, mais à celle d’un véhicule de 9 ans.

Ainsi je considère que la moitié du prix décroît à cause des kilomètres parcourus et l’autre moitié à cause de l’ancienneté.

Ceci est peut-être un peu simpliste, mais à mon avis largement suffisant pour deux raisons.

D’abord parce la cote est beaucoup moins consensuelle quand on ne parcourt pas les kilomètres prévus par celle-ci.
Ensuite, ce paramètre n’a pas beaucoup d’influence comparé à d’autres.

 

Si je ne roule qu’en ville, dois-je indiquer des km « hors ville » ou « mixte » ?

 

Non, vous pouvez laisser des cellules vides ou indiquer 0.

En particulier, pour « mixte » dont on peut difficilement savoir comment est obtenue la consommation.

Cependant, si vous n’avez aucune idée de la proportion de vos km parcourus « en vile » et « hors ville », je vous suggère de ne remplir que des km « mixte », en laissant vides, les deux premières cellules.

 

Pourquoi indiquer l’inflation que l’on envisage de subir ?

 

L’inflation va augmenter les prix des carburants, de l’entretien, de l’assurance, ainsi que des taxes.
Et comme pour ces paramètres, il existe un écart de prix entre l’essence et le diesel, cet écart va s’accroître.

 

Pourquoi est-il possible d’indiquer différents taux d’inflation ?

 

Parce qu’on constate depuis les années 70 que les prix des carburants augmentent plus vite que le coût de la vie.
De même, depuis 2000, le prix du diesel augmente plus vite que celui de l’essence, réduisant l’écart entre ces deux carburants.

Un différentiel d’inflation de 0,4 %/an correspond à cette tendance depuis 2000.

Néanmoins, « les performances passées ne présageant pas de celles à venir », vous n’êtes pas obliger de croire que ces tendances vont se poursuivre et aussi vous pouvez indiquer toutes autres valeurs et taux.

 

Pourquoi est-il proposé une fiscalité annuelle ?

 

En effet, depuis 2000, il n’existe plus de vignette automobile à acquérir tout les ans.
Mais la France n’étant pas le centre du monde, d’autres pays appliquent une fiscalité annuelle (taxe de circulation, en Belgique, par exemple).

Et leurs automobilistes pourraient être intéressés par ce tableur.

 

Pourquoi les taxes et l’assurance d’un modèle essence serait moins cher ?

 

Parce qu’à puissance égale, les moteurs essence sont généralement moins gros.

Cependant, concernant les taxes, le moteur essence risque de subir plus de malus à cause d’émissions de CO2 plus élevées, liées à sa surconsommation en carburant et malgré le fait qu’il en rejette moins par litre consommé (2,2kg au lieu de 2,6kg).

 

Pourquoi l’entretien d’un véhicule essence serait moins onéreux ?

 

Pour un tas de raisons et en particulier parce que les pièces de rechange sont moins chères.

Une source estime le surcoût d’entretien d’un modèle diesel à 21 %.

Et sur la durée, l’entretien d’un véhicule ne se cantonnant pas qu’à la vidange, il se chiffre en centaines, voir milliers d’euros par an.

 

Pourquoi mêler le rendement de mon épargne à cet affaire ?

 

Parce que si vous achetez un modèle essence, vous allez le payer moins cher.

Et l’argent que vous n’aurait pas apporter en plus dans l’achat d’un modèle essence par rapport à l’achat d’un modèle diesel, vous allez le placer et le faire fructifier comme le reste de votre épargne.

Si vous avez l’habitude d’obtenir des rendements élevés pour votre épargne, ce paramètre est loin d’être négligeable.
Dommage que les quelques calculateurs que je vois sur d’autres sites n’en tiennent pas compte.

 

Et le taux de l’emprunt pour acheter le véhicule ?

 

Si vous n’achetez pas contant, mais que vous empruntez pour disposer des fonds, c’est le taux du crédit qu’il faut renseigner dans la cellule car l’argent que vous allez devoir emprunter en plus pour acquérir le modèle diesel va vous coûter un plus d’intérêts d’emprunt.

 

Qu’est-ce que cela signifie si les résultats sont négatifs (en rouge avec « – » devant) ?

Cela signifie que l’essence coûte plus cher que le diesel, d’un montant égale à la valeur indiquée.

 

Faut-il additionner les résultats de chaque années ?

 

Surtout pas.

En face de chaque année, c’est le résultat cumulé de toutes les années précédentes, jusqu’à l’année en question, qui est indiqué.

C’est en définitive le bilan financier complet du choix du modèle essence par rapport au modèle diesel, jusqu’à l’année en question, que le véhicule soit vendu cette année là ou qu’il soit conservé.
S’il est conservé, c’est ça valeur de revente éventuelle qui est prise en compte, donc la même valeur qu’en cas de revente certaine.

 

En conclusion ?

 

Choisir entre un modèle essence et un modèle diesel n’est pas qu’une affaire de sous.
Cela peut aussi être affectif, avec :

  • l’image que l’on donne,
  • la sensation procurée par la motorisation,
  • l’agrément de conduite d’un couple en bas régime…

Mais aussi idéologique :

  • tantôt l’essence est décriée pour la surconsommation qu’elle induit, ainsi que le volume de CO2 dégagé ;
  • tantôt, c’est le diesel pour ses particules fines relâchées dans l’air que l’on respire.

 

Notez au passage qu’au fur et à mesure, les normes antipollution tiennent compte de particules de plus en plus fines, ce qui obligent les constructeurs à mettre en place des pièges pour ces particules (pots catalytiques) de plus en plus performants et au final se succèdent les périodes où le diesel est vu comme exempt de pollution et celles où ce carburant est le pire des poisons.

 

En conclusion, comme toujours dans mon métier, concernant ces aspects subjectifs, je ne peux pas trop vous aider.
Et d’ailleurs, je n’y tiens pas ;-)

Concernant les valeurs des paramètres que vous allez indiquer dans les cellules, c’est un peu pareil.
Ces paramètres sont les vôtres.

J’ai bien mon petit avis sur l’inflation à venir, mais aucune opinion sur les modèles de véhicules que vous allez comparer.
Il en est de même pour les kilomètres que vous comptez parcourir et le rendement que vous obtenez habituellement pour votre épargne.

 

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