Dans quelques heures les américains vont élire leur nouveau président.

Cet événement n’est généralement pas de nature à bousculer les marchés.
Néanmoins, cette fois-ci, cela serait plus le cas, comme en atteste la nervosité des marchés ces derniers jours.

La raison est lié à la possibilité de voir Trump élu.
Dans un tel cas de figure, ce serait une remise en question assez profondes de la politique américaine :

– plus de protectionnisme qui viendrait brider les échanges commerciaux internationaux et donc la croissance,

– un virage marqué de la politique étrangère américaine (rapprochement avec la Russie au détriment des alliés historiques de l’Amérique, arrêt de l’immigration… ),

– et probablement une nouvelle façon d’exercer le pouvoir plus en accord avec le populisme du candidat anti-establishment.

Ainsi, une arrivée de Trump au pouvoir ce serait globalement négative pour les actifs risqués, mais aussi source d’inconnu, ce que les marchés détestent.

Bien sûr, il ne vous a pas échappé qu’il n’était pas favori.
(peut-être pas autant que nos médias français veulent nous le faire croire)

Les sondages donnent une petite avance à Clinton.
Cependant, là n’est pas le plus important.
De temps en temps les élections sont gagnées en l’absence de majorité, comme pour Bush en 2000.
En effet, les électeurs américains n’élisent pas directement leur président, mais des grands électeurs qui vont le faire à leur place.
De plus, les élections ne vont se jouer que sur quelques états où le résultat est incertain.
Pour 2016, ces états, les « swings states » sont la Floride, la Pennsylvanie, la Caroline du nord, l’Ohio, le Colorado et le New Hampshire).

Tout cela rajoute de l’incertitude quant au résultat final.

Par ailleurs, ce soir, les américains ne vont pas seulement élire leur président.
Ils vont renouveler partiellement leur Sénat et Chambre des représentants.

La chambre des représentants restera a priori républicaine, mais le sénat peut basculer du côté démocrate, ce qui rajoute une inconnu : la marge de manœuvre dont disposera le nouveau président pour mettre en œuvre sa politique.

À quelques heures du vote, les milieux financiers estiment la probabilité d’élection de Trump d’une chance sur trois (et 50/50 pour la futur composition du Sénat).

Cela signifie que si elle gagne, les marchés bougeront peu, confortés dans leur prévision d’accès au pouvoir de la candidate incarnant la continuité politique.

Et si les républicains conservent le Sénat, cela sera d’autant plus acquis.

Par contre, la surprise de sa défaite serait plus difficile à digérer et il faudrait s’attendre à court terme à une baisse sensible des marchés, une remonté des taux, de l’or et probablement du dollar.

Ainsi, j’estime qu’il y a plus à perdre qu’à gagner, en prenant des risques.
Nous sommes face à un risque asymétrique.