La dette expliquée (vidéo)
Voilà comment on peut voir les choses quand on gratte la première couche de l’endettement des États :
la mise en place d’un système d’asservissement de la société par les banquiers et donc les riches.
Ou la théorie du grand complot dans toute sa splendeur !

Cependant, si on grattait la seconde couche et qu’on s’imaginait un peu ce que serait notre monde avec des États libres de s’endetter, sans la contrainte de payer des intérêts ?
L’État aurait deux voies :

  • celle de la sagesse, en n’utilisant que l’argent qu’il possède, c’est à dire son équivalent en réserve d’or.
  • celle de tous les dangers, en faisant tourner la planche à billets, c’est à dire en créant lui-même la monnaie scripturale.
de Bry

Photo : Guillermo Marín / CC BY-SA 3.0

La première voie est raisonnable, mais aussi souple qu’un lingot d’or !
Ceci empêche la masse monétaire d’être en rapport avec la croissance économique (ou la récession).
Au résultat, des périodes d’inflation et de déflation agitent en permanence l’économie et limitent les possibilités d’entreprendre.
De plus, en mettant l’or au premier plan, cela crée une compétition ridicule sur la recherche de l’or, entraînant son prix à la hausse et une part importante des hommes à sa recherche, comme ce fut le cas pendant des siècles. Avec pour conséquence, plus de mineurs pour déterrer un métal dont la finalité est d’être à nouveau enterré dans les coffres d’une banque centrale, privée ou la cave d’un particulier. Un jeu puéril et bien inutile au progrès de l’humanité.
Ce scénario est celui de l’âge d’or des conquistadors qui pendant des siècles n’ont eu que l’or comme objectif, entraînant souffrance pour l’essentiel de l’humanité et bonheur pour quelques seigneurs.

La seconde voie est encore moins drôle. C’est celle de l’illusion de posséder de l’argent.
De l’argent qui vaut deux fois moins quand on en a imprimé deux fois plus.
Au final, les finances de l’État font du sur place avec impossibilité de lever de la dette,
plus personne n’a confiance dans la valeur de la monnaie,
l’économie est encore plus désorganisée qu’avec une inflation hiératique
et les pauvres peuvent tapisser les murs de leurs maisons avec leurs billets de banque qui ne valent plus rien.
C’est la République de Weimar ou plus récemment (en 2007), les 1500 % d’inflation au Zimbabwe.

Navigant entre ces deux voies, on retrouve les États communistes du XXème siècle qui, à défaut de laisser les hommes et la nature décider, ont obtenus les résultats que nous connaissons.

Alors certes, les banquiers gagnent de l’argent en prêtant aux États (quoi qu’avec la Grèce ? !).
Mais l’État n’est-il pas la société ?
Et n’est-ce pas le métier du banquier que de prêter aux autres ?
De plus, est-ce vraiment de sa faute si les citoyens lui ont laissé toutes les clés en lui disant de se débrouiller pour investir où bon lui semble ?
Car en effet, cet argent prêté n’est pas celui du banquier, mais celui du citoyen.
Certes, le banquier utilise notre argent, comme le montre le film (lien au début), pour en prêter six fois plus.
Mais c’est parce qu’on lui a laissé carte blanche en se désintéressant complètement de là où l’on place notre épargne, que la situation est ainsi.
Si vous n’investissez pas votre épargne (je ne parle pas ici de livret), le banquier le fera à votre place.

Et certes, les banquiers serviront les plus riches qui s’enrichiront d’autant plus.
Mais l’argent ne s’envolera pas.
Si les investisseurs trouvent des bons débouchés pour leurs capitaux, l’argent creusera les écarts sociaux.
Mais l’argent reviendra dans l’économie réelle profiter à tous (les nantis bénéficiant du fruit du travail des autres).

Alors, vaut-il mieux être asservi par :

  • une noblesse,
  • une dictature,
  • ou une bande de milliardaires qui se retrouvent tout les ans à Davos ?

Personnellement, je préfère la troisième option, car nos bourreaux sont malgré tout obligés de composer avec ceux de la deuxième option : nos dirigeants politiques !

De plus, la population des milliardaires se renouvelle plus vite que les précédentes (les aristocrates et les apparatchiks), ce qui laisse un peu d’espoir aux autres !