Mais que s’est-il donc passé à Chypre pour en arriver à spolier la propriété privée ?
- On le sait depuis longtemps : Chypre est une usine à blanchir l’argent russe : les dépôts bancaires représentant 4 à 8 fois le PIB selon les sources (en France, c’est 0,9 fois).
- Le 1er mai 2004, l’UE s’est faite plaisir en intégrant cette belle île méditerranéenne malgré la « criminalisation » de son économie. C’est le coté impérialiste des dirigeants européens qui ressort : faire rentrer le plus de monde possible, même si ça va être douloureux.
- Par application du principe fondamental européens de libre circulation des biens, Chypre a servi de point d’entrée pour l’argent sale sur tout le continent. C’est la qu’on réalise que l’intégration de Chypre fut une « fausse bonne idée » !
- Cet argent douteux est bien sûr mélangé dans les structures financières de l’île à l’épargne de tous les chypriotes.
- Pour agrémenter la situation, le soleil et la fiscalité aidant, pas mal de ressortissants européens sont venus prendre leur retraite sur place (en particulier les anciens colonisateurs : les britanniques). Conséquence : dilution d’argent propre dans un système financier infecté.
- Enfin, dernière condition pour ce grand dérapage incontrôlé : des liens plus qu’étroits entre l’économie chypriote et celle de la Grèce. Sa grande sœur hellénique entraînant Chypre dans sa chute.
- Quel dérapage ? la faillite des banques chypriotes si rien n’est fait, qui se concrétisera par un « bank run » (retraits massifs par les dépositaires, les épargnants chypriotes) à la prochaine ouverture des banques.
- Le week-end dernier, nos dirigeants européens prennent enfin le problème à bras le corps. Trois voies s’offrent à eux :
- soit on laisse les banques chypriotes faire faillite (façon Lehman Brothers)
- soit on renfloue les banques chypriotes sans trop se poser de questions : un cadeau de 17,4 milliards d’€ qui va surtout profiter aux mafias russes (façon dette grecque mais pour aider des gens qui n’ont pas du tout besoin) ;
- soit on va chercher l’argent où il y en a : c’est à dire sur les dépôts bancaires, sous forme d’une taxe sur les montants déposés : ce qui revient à voler directement les épargnants (russes, chypriotes et britanniques)
Pour l’instant nos dirigeants ont privilégié la troisième solution et ainsi le message est clair :
« Vous avez voulu profiter de notre petit paradis fiscal, il vous faut à présent en assumer les risques !«
Le problème est que l’argent, ce n’est que de la confiance. Rien de plus.
Celle qu’on attribue à un bout de papier imprimé (billet de banque) ou à quelques lignes de codes dans des ordinateurs.
Alors quand l’Europe vient piquer sur les comptes bancaires, ça ne rassure pas du tout.
Quel fâcheux précédent de la part de l’Europe !
Et même si nos dirigeants reviennent en arrière, ce qui semble le cas à présent, le mal est fait.
Le pire d’en tout ça, c’est que je ne crois pas que cette décision fut prise à la légère.
Je pense même qu’elle fait parti du petit jeu de la négociation en cours entre l’UE et la Russie.
Prélever sur les dépôts bancaires est en réalité assez peu réalisable :
- disposition soumise au vote des députés chypriotes ce mardi et immédiatement rejetée (ce mardi, aucun députés n’a voté pour)
- contre le principe fondateur européen du droit à la propriété privée (ce qui conduit directement à la Cour de Justice de l’UE !)
- et enfin, entre sa décision réelle et son application, le risque de voir l’argent fuir Chypre avant toute
Ainsi, ma conviction est que l’Europe à voulu faire passer le message :
« Regardez jusqu’où on est capable d’aller ! »
Qui sait, peut-être que d’ici peu, on discutera même de la sortie de Chypre de la Zone Euro.
Une solution efficace… pour repartir (plus ou moins) à zéro !
mars 23rd, 2013 le 3 h 55 min
Non aux plans de renflouement
Non à l’austérité
Chypre pourrait être comme l’Islande le grain de sable qui fait dérailler la machine de destruction des peuples.
Soutenez le plan B avec la séparation strictes des banques afin de mettre les spécualteurs en faillite.
Signez la pétition : https://www.change.org/fr/p%C3%A9titions/a-tous-les-d%C3%A9put%C3%A9s-chypriotes-chypre-doit-scinder-les-banques-en-deux-cat%C3%A9gories-bonne-mauvaise-banque
La nouvelle résistance contre le monde de la finance
mars 23rd, 2013 le 12 h 00 min
Quelque part, je suis d’accord avec vous, mais pas pour les mêmes raisons :
je pense qu’en laissant faire le marché (en évitant les interventions politiques), les choses sont claires pour tous les intervenants.
Si faillite, il doit y avoir, qu’elle ait lieu.
Le capitalisme, c’est aussi le droit à faire faillite (sans se faire couper la main !?).
Dans le cas de Chypre, en les aidant, l’Europe va financer la mafia russe et quelques riches profiteurs européens (comme le norvégien, 1ère fortune chypriote, qui a voulu fuir la fiscalité de son pays).
Ils ont joué, ils ont perdu !
Maintenant, le problème, c’est pour les petits épargnants chypriotes.
Là aussi, il fallait les protéger dès le départ.
Il fallait aussi qu’ils élisent des dirigeants qui leur proposaient autre chose qu’être citoyen d’un paradis fiscal.
Entre nous, je pense que le paradis touristique de cette île était très largement suffisant pour les combler de bonheur.
Concernant la séparation des dépôts bancaires et des activités de « spéculation », je ne crois pas que ça puisse exister.
La « spéculation » ou moins péjorativement « la loi du marché » est quelque chose d’inhérent aux échanges de biens (le commerce).
On n’a pas attendu de créer l’argent pour « spéculer ».
La troc à suffit pour cela.
Et même les animaux le pratique.
C’est dans la Nature.
Et quand on dépose son argent ou autre chose dans une banque, on prend toujours le risque que la banque fasse faillite ou que le banquier parte avec l’argent ?!
On prend aussi plus couramment le risque de se voir appliquer des frais bancaires élevés.
Donc rien qu’en choisissant sa banque, on est déjà en train spéculer.
Vous pouvez aussi aller jusqu’au bout du concept et m’expliquer que dans un monde communiste, il n’y aurait plus ce genre de problème.
Je suis d’accord, mais il y en aurait d’autres tels que finalement aucun État n’a jamais été complètement communiste.
Et loin s’en faut !
La première activité des communistes a toujours été le marché noir.
Et les États communistes ont toujours conservé des échanges avec les autres États.
Dans le fond, les citoyens n’ont jamais adhéré à l’idée d’être propriétaire de rien.
Et vous ?
mars 23rd, 2013 le 19 h 08 min
je suis entièrement d’accord avec David Bergot.
Chypre sera le Leiman Brother Européen.
Et alors?
les USA ne sont pas mort!
l’europe survivra aussi.
mai 6th, 2013 le 23 h 08 min
La Slovénie : 1ère victime collatérale.
Ce pays n’est pas assez grand pour mettre en danger les autres.
C’est ce qu’on appelle un pays « non systémique » !
Du coup, comme Chypre, il s’expose à une réponse « politique imprévisible », même si ses problèmes n’ont aucune commune mesure avec Chypre.
Ainsi, l’agence de notation Moody’s vient d’en dégrader la note de 2 crans, tout en jugeant « improbable que la dette publique slovène atteigne un niveau non viable ».
Le cas chypriote est bien un précédent dont on n’a pas encore mesuré toutes les répercutions.