Le Conseiller en Gestion de Patrimoine est souvent plus connu sous les acronymes de :
- CGP quand il travaille pour quelqu’un,
- CGPI quand il est indépendant.
Mais qu’apporte vraiment le « titre » de CGP ?
Réponse : pas grand chose
Aussi étonnant que cela puisse être le terme n’est pas réglementé.
En conséquence, pour l’instant, tout le monde peut s’autoproclamer CGP.
Et à défaut de règlementation, la reconnaissance par l’État de quelques diplômes en gestion de patrimoine ne change rien à l’appropriation de ce nom par bon nombre de « conseillers financiers ».
Cependant, même si le titre n’est pas (encore) officiellement reconnu, les outils du CGP sont pour leur part très réglementés.
Cela signifie que pour exercer dans un cadre légal, le CGP doit satisfaire à toute une série d’exigences réglementaires en vue d’obtenir les qualifications de :
- Conseiller en Investissement Financier (CIF),
- Intermédiaire en Assurance,
- Professionnel des transactions immobilières,
- Démarcheur bancaire et financier.
Ces exigences réglementaires s’articulent autour de trois axes :
- compétences professionnelles
- conditions d’honorabilité
- assurance en responsabilité civile professionnelle pour les conseils donnés
On pourrait donc être rassuré… mais pas trop !?
En effet, la personne qui se présente comme CGP peut aussi être mandaté par un détenteur de ces qualifications et donc ne pas les détenir elle-même !
Il peut s’agir par exemple du commercial, euh pardon « conseiller » bancaire ou assureur. Il conseille, le plus souvent verbalement (rien de plus facile), mais le vrai responsable reste son patron, qui est le seul détenteur des qualifications requises.
On peut aussi croiser des soit-disant « conseillers indépendants » qui travaillent, en fait, en tant qu’intermédiaire mandaté par un détenteur des qualifications réglementaires.
C’est le cas par exemple du vendeur de « Robien » ou de « Scellier » et plus rarement de quelques intermédiaires en assurance et autres placements. Fort heureusement, ces « conseillers indépendants » se voient interdits l’emploi du titre de Conseiller en Investissement Financier (CIF), qui nous l’avons vu plus haut, est très réglementé.
Vous apprécierez la confusion entre les deux titres ainsi que le risque pour ces « conseillers » de voir engager une responsabilité qu’ils ne possèdent pas.
En conclusion, se présenter comme CGP n’engage à rien (pour l’instant) et par conséquent n’apporte aucune garantie à l’investisseur.
À contrario, le CGPI se doit d’être indépendant, puisque c’est stipulé dans son titre. De ce fait, n’étant sous la tutelle d’aucune société autre que la sienne et donc ne dépendant de personne, il ne peut détenir les qualifications réglementaires qu’à titre personnel.
Ainsi comme l’exige la réglementation et dans l’attente d’un statut clairement défini, du CGP ou du CGPI, s’il y en a bien un dont on peut être sûr de la compétence et de l’honorabilité c’est bien le CGPI, qui engage personnellement sa responsabilité civile.
octobre 16th, 2010 le 14 h 58 min
Le législateur hésite à donner un vrai statut aux CGPI :
http://www.boursorama.com/opcvm/detail-actualite-opcvm.phtml?num=7c6ff79f969386f4386cab12c66b50dd
décembre 16th, 2011 le 13 h 26 min
Le rapport relatif aux Conseillers en Gestion de Patrimoine a été présenté à François Baroin, Ministre de l’Economie, des Finances et de l’Industrie, par le député Louis Giscard d’Estaing au mois de juillet 2011.
Réalisé à la demande du Premier Ministre pour définir et mieux encadrer la profession de CGP, l’audit a débouché sur une proposition du député qui ne satisfait qu’une partie des associations professionnelles, car loin d’un statut, on s’acheminerait vers un titre de CGP.
Les banques ont donc encore un peu de temps devant elles pour exploiter l’appellation de « Conseiller en Gestion de Patrimoine » avec leurs conseillers financiers salariés (en fait chargés de clientèle).