Cette semaine, c’est la déflation qui agite toutes les têtes pensantes.

Même si le sujet n’est pas neuf, je pense que c’est Larry Page, cofondateur et patron de Google, qui a lancé le thème avec une interview au Financial Times.

En résumé, Mr Page n’y va pas par quatre chemins :
après la robotisation qui est train de finir de mettre à mal la classe ouvrière, c’est au tour de la classe moyenne de découvrir le chômage de masse.

La raison en est selon ses termes : les algorithmes.
Je traduirais cela par l’automatisation des taches intellectuelles grâce à l’informatique.

Pour lui, la déflation induite sera telle que tous les prix vont chuter.
Il se hasarde même à nous donner un exemple chiffré en prédisant une des prix des biens immobiliers dans la à Silicon Valley, de 95 %.

En déplaise à certain, je suis assez d’accord avec lui, même si je crois que ça ne va pas se faire du jour au lendemain.
Je pense que la faiblesse démographique de l’Europe et de l’essentiel du monde occidental est la première cause.

De plus, les données financières corroborent cette idée sachant que les taux d’intérêts baissent depuis plus de 35 ans et qu’ils approchent à présent le planché planché 0 %.
… Après avoir enfoncé celui de l’inflation (depuis 2~3 ans, on parle de taux d’intérêts négatifs quand on intègre l’inflation).
Une fois à 0 %, la déflation me semble la seule issue.
Le rachat d’actifs financiers par les banques centrales pourra sûrement freiner le phénomène, mais n’est-ce pas reculer pour mieux sauter ?

Et si on observe d’un peu plus près les chiffres de l’inflation en Europe, on constate que concernant la production industriel, les prix ont bel et bien commencé à baisser depuis cette année.
Et logiquement, l’ensemble de l’économie se dirige vers la même issue : la déflation.

Sinon, concernant les conséquences de ce phénomène, Mr Page tente de nous rassurer un peu en déclarant que « ce ne sera pas une catastrophe ».

Là encore, je souscris assez à son idée.
Le travail est de moins en moins une fin en soi.
Et surtout, on arrêtera peut-être bientôt d’essayer de conserver des métiers inutiles sous le prétexte que ça ferait des chômeur en plus.
Par ailleurs, l’économie possède la vertu de combler les vides.
Si les gens gagnent moins d’argent, les prix baissent et les États aident (avec les impôts de ceux qui gagnent de l’argent), jusqu’à ce que les gens puissent acheter.

Maintenant, le vrai problème avec cet avenir qui nous attend, c’est que ça ne se va pas se faire sans heurts et surtout que les cartes qui vont être rebattues :

    • entre ceux qui auront un travail et ceux qui vont le perdre,
    • entre ceux qui bénéficieront d’une protection sociale et ceux qui n’en n’auront pas,
    • entre ceux qui ont de l’argent de côté et ceux qui n’en n’ont pas,
    • entre ceux qui sont propriétaires et ceux qui n’en sont pas,
    • entre ceux qui détiendront des obligations (ou livrets) et ceux qui auront fait le choix des actions (ou obligations risquées),
    • entre ceux qui sauront s’adapter et les autres.