Non, ces mots ne sont pas tirés d’un discours de Papandréou ou Karamanlis.
Ils sont extraits de la proposition n°8 du programme du candidat Nicolas Sarkozy à l’élection de 2007 :

« Les ménages français sont aujourd’hui les moins endettés d’Europe.
Or, une économie qui ne s’endette pas suffisamment, c’est une économie qui ne croit pas en l’avenir, qui doute de ses atouts, qui a peur du lendemain.
C’est pour cette raison que je souhaite développer le crédit hypothécaire pour les ménages et que l’Etat intervienne pour garantir l’accès au crédit des personnes malades.
Je propose que ceux qui ont des rémunérations modestes puissent garantir leur emprunt par la valeur de leur logement.
Il faut réformer le crédit hypothécaire.
Si le recours à l’hypothèque était plus facile, les banques se focaliseraient moins sur la capacité personnelle de remboursement de l’emprunteur et plus sur la valeur du bien hypothéqué.
Ceci profiterait alors directement à tous ceux dont les revenus fluctuent, comme les intérimaires et de nombreux indépendants. »

Heureusement que la crise des subprimes est rapidement venue mettre fin à ce projet.

Quoi que !?
Quand je vois qu’il a fallu presque les 5 années de mandat, une (ou deux) crise financière majeure et la quasi perte de notre AAA, pour arrêter la déductibilité des intérêts d’emprunt et le Prêt à Taux Zéro dans l’ancien, je m’interroge sur les intentions de N. Sarkozy dans ce domaine.

Il faut dire que cet homme a vécut un profond dilemme entre :

  • son engagement de campagne 2007 : « Je veux permettre à chaque ménage d’être propriétaire. »
  • et son discours du 08 janvier 2008 : « S’agissant du pouvoir d’achat, qu’est-ce que vous attendez de moi ? Que je vide des caisses qui sont déjà vides ? ».

Et au niveau de l’État, j’ai l’impression qu’il a choisi la première option et qu’il a mis en œuvre sa théorie sur l’économie qui ne s’endette pas suffisamment :

  • Dette française à la fin 2007 : 1211,6 Md€, soit 64,2% du PIB
  • Dette française à la mi 2011 : 1692,7 Md€, soit 86,2% du PIB

Même pas peur !