Le problème du transfert de la dette du privé vers le public n’est pas nouveau. Nous l’évoquions déjà en mai 2010. Mais les marchés financiers se sont accoutumés au problème

… jusqu’à cet été où la goutte a fait déborder le vase. En fait, il y a plutôt eu cinq gouttes :

  • une conjoncture économique occidentale qui s’approche dangereusement de la récession (série de chiffres macro économiques décevant depuis fin juin),
  • des dirigeants politiques de chaque côté de l’Atlantique incapables de s’entendre (vote du budget au US et mésentente européenne sur la Grèce et les Euro bonds),
  • les emprunts d’état de certains pays européens qui s’envolent (10 ans grec à 16%, portugais à 11%, Irlande à 12%… ),
  • une agence de notation qui ose dégrader la note américaine
  • et beaucoup moins médiatisée, une étude européenne sur la solidité des banques.

Cette étude est plus exactement un « stress test » des banques de notre vieux continent. Pour résumer, le test mesure le ratio de solvabilité des banques après application de scénarios de situations dégradées. Et les résultats ne sont pas si mauvais : sur 90 banques testées, 8 ont échouées.

Cependant, à y regarder de plus près, il y a raisonnablement de quoi être inquiet :

  • d’abord le ratio « core tier one » retenu pour le test est de 5%, alors que les accords de Bâle III destiné à renforcé le système financier préconise 7%,
  • ensuite certaines banques ont été autorisées à ne pas publier leurs résultats (chez nous, le Crédit mutuel ou La Banque Postale),
  • Enfin, les scénarios n’ont pas envisagé le défaut de dette souveraine… de la Grèce par exemple.

Au résultat, les marchés européens ont perdu en juillet près du quart de leur valeur.

Maintenant la question est de savoir si la correction actuelle des marchés prend en compte le risque présent ?

Probablement si on regarde le PER de 10 des actions européennes, historiquement au plus bas (PER = ratio cours / bénéfices).

Cependant les marchés restent extrêmement nerveux et je m’attends encore à quelques mouvements de panique en septembre-octobre qui amèneront les cours plus bas.

Et c’est là qu’il faudra réinvestir. Mais soyez attentif, car étant nombreux à attendre l’opportunité, ces périodes seront très courtes.