À votre avis, pourquoi la rumeur de perte du tripe A français a-t-elle filtré tout l’après-midi ?

Pourquoi n’a t-on pas laissé Standard & Poor’s l’annoncer normalement après la fermeture des marchés ?
Ce que l’agence de notation vient de faire officiellement à 22H39.

Pourquoi l’AFP et ses relais nous ont-ils, tout l’après-midi, abondamment noyé de bons sentiments sur l’anticipation de cette dégradation par les marchés ?

Pourquoi, le CAC 40 finit-il la journée à -0,11%, alors que l’Europe finit plus bas, à -0,33% ?

J’ai peur que la réponse ne soit : manipulation.
Il fallait laisser les opérateurs digérer l’information avant la fermeture des marchés.
Et il fallait organiser le soutien des marchés pour ne pas déraper à cause d’un cruel et brutal effet d’annonce.
Il était nécessaire de ne pas « se ramasser » avant le week-end de réflexion qui démarre.
Sans cela, les investisseurs auraient pu paniquer et enclencher la spirale baissière.

Et en ce week-end de négociations entre la Grèce et ses créanciers qui débute, il était indispensable de rassurer la planète.

Maintenant, quelles conséquences ?

Quelques milliards de moins dans les poches des français.
Des candidats à la présidentielle qui vont encore longtemps se disputer le coût estimatif de cette dégradation.

Mais le plus grave sera la dégradation mécanique du FESF, le fonds de stabilité censé sauver l’Europe dans les prochain mois.
Et ce fonds, à partir de 440 mds € de capital, doit pouvoir lever jusqu’à 2 000 mds € par effet de levier. C’est à dire en empruntant sur les marchés.
Mais ça, c’était quand les principaux États participants étaient « triple A ».
Nos dirigeants avaient-ils prévus dans leurs calculs que la France ne possèderait plus son triple AAA ?
Peut-être, mais certainement pas pour négocier avec l’Allemagne et les autres pays.
C’est comme si nos gouvernements négociaient nos budgets auprès du parlement avec une prévision de croissance du PIB réaliste.
Avez-vous déjà vu se réaliser les croissances de PIB sur lesquels sont votés nos budgets ?
Pour ma part, je ne me souviens pas d’avoir connu ça.
Alors je ne pense pas qu’on verra le FESF atteindre les 2 000 mds €, en tout cas, pas sur les bases négociées cet automne.

Maintenant, espérons qu’on n’ait pas besoin de tout cet argent.
2 000 mds €, c’était juste pour rassurer les marchés, n’est-ce pas ?