Comme on s’en doute, je suis profondément libéral et je n’ai donc aucune affinité avec les extrémistes qui prospèrent actuellement.
Ainsi à mes yeux, Alexis Tsipras incarne la pire idéologie.
Néanmoins, je lui concède volontiers que son action est proche de la perfection.

Et je parle bien ici de politique et non de manœuvres personnelles.

Après avoir tiré le maximum de concessions de ses créanciers, il demande aux intéressés, les grecs, de déclarer au travers un référendum, si cela leur convient.

On peut faire difficilement plus démocratique et surtout cela aura l’avantage de couper court à toutes négociations à venir.

En effet, quel que soit le parti au pouvoir en Grèce dans les prochaines années, celui-ci disposera d’un cadre extrêmement fort pour exercer sa politique.

Et j’imagine mal un dirigeant grec venir remettre en cause ce dernier en tentant de négocier à nouveau avec les créanciers, ce qui aura été accepté par le peuple grec.

Ceci est particulièrement vrai si le peuple grec vote en faveur de l’acceptation des conditions des créanciers et dons du maintien dans la Zone Euro, mais cela restera dans une certaine mesure aussi valable en cas de Grexit.

Je dois donc féliciter Mr Tsipras pour avoir poser les conditions d’une stabilité future en déclenchant la mise en œuvre de ce référendum.

Par contre, je me demande s’il n’a pas poussé le bouchon un peu loin en le programmant 5 jours après le défaut de paiement qui se profile, ce mardi soir.

Il aurait pu faire l’effort de le planifier ce mardi.
Et vu l’enjeu, je ne crois pas que le peuple grec aurait moins participé au scrutin un jour de semaine qu’un dimanche.
Par ailleurs, même si ça décision fut tardive (vendredi soir), je pense aussi qu’en la matière, le nécessaire pratique pouvait être mis en place dans le week-end et durant la journée de lundi : ressortir ou fabriquer quelques urnes, dégoter quelques scrutateurs.

C’est ainsi que je trouve son action seulement proche de la perfection – mais pas parfaite !

Son référendum placer juste après le défaut de paiement risquant d’être la provocation de trop pour la partie adverse.

Réponse : d’ici mardi soir.

Maintenant revenons à nos moutons : les marchés.
Je lis tout et n’importe quoi, depuis samedi matin (et même depuis 6 mois) !

Il faut rappeler que ce que les marchés détestent le plus, c’est l’inconnu.
Là au moins, on a une vraie chance d’être fixé sur l’avenir de la Grèce.

C’est d’autant plus une chance que les créanciers n’ont que très peu cédé aux grecs, ce qui devraient calmer les autres extrémistes aspirants au pouvoir, en Espagne, Italie ou Portugal.

Ensuite, concernant un risque systémique lié au défaut, je n’y crois pas du tout.

Je fais parti des gens qui pensent que tout est bordé depuis longtemps.
Il y aura peut-être 240 Md€ qui vont disparaître, mais ce sont des euros destinés à des créanciers publics. Ils peuvent donc mettre en balance avec QE en cours qui vise à injecter 1 100 Md€ dans la sphère financière, voir plus si nécessaire.

Peut-on imprimer d’un coté des billets et ne pas payer ses dettes de l’autre ? Nos euros sont aussi ceux des grecs.

D’ailleurs, les agences de notations nous ont mis le doigt dessus en nous rappelant ces derniers jours qu’à leurs yeux, un défaut n’en est vraiment un que vis-à-vis de créanciers privés.

Et ce n’est pas le cas de la Grèce, voir même pas le projet.

Certes, cela devrait franchement tanguer sur les marchés, demain matin.

Mais ce sera plus l’absence de repères et matraquage médiatique du week-end qui produiront leurs effets.

Enfin, les marchés ne font pas de politique.
Même si certain leur prête une personnalité unique dotée d’une conscience !

Faire défaut ou faillite n’a jamais été un crime dans notre monde capitaliste.

Si faute il y a, elle est partagée entre créanciers et débiteur.
C’est fini l’époque ou l’on fouettait en place publique pour impayé.

Bref ! fallait pas leur prêter !